La région Franche-Comté connaît depuis longtemps une identité territoriale relativement stable. Sa formation a été dictée en partie par les caractéristiques géographiques qui l’entourent, et au gré des peuples qui en ont pris le contrôle au fil des siècles.
Terre des peuples celtiques
Bien avant que la région ne s’appelle Franche-Comté, le territoire était occupé par une tribu celtique au IVème siècle, les Séquanes, donnant à la localité le nom de Séquanie. Les peuples celtiques étaient perpétuellement en conflit avec leurs voisins, au gré des intérêts et des jeux d’alliance, notamment les Éduens et les Séquanes qui se disputaient les péages sur la Saône. Les Séquanes étaient alliés aux Romains, ce qui a poussé leur adversaire à appeler à l’aide les Germains menés par Arioviste en 71 av. Ce dernier a conquis toute la région en 68 av. J.-C., se retournant contre ses anciens alliés.[1]
Intégration aux provinces de Rome
En 58 av. J.-C., les Helvètes, menés par le roi Orgetorix, entament une migration vers Saintonge. Ils franchissent les cols du Jura et envahissent le territoire des Séquanes. Ils ont appelés à l’aide à Jules César. Ce dernier, ayant des ambitions en Gaule, vint à leur secours. Il repousse les Helvètes sur l’autre flanc du Jura et les Germains d’Arioviste au-delà du Rhin, mais force les Séquanes à rendre les territoires précédemment pris aux Éduens. Cet événement marqua le début de la guerre des Gaules au cours de laquelle les Séquanes participèrent à la révolte des Gaules aux côtés de Vercingétorix. La reddition de Vercingétorix le 27 septembre 52 av. J.-C. met fin à l’indépendance gauloise, et c’est de Bibracte, où il passe ses quartiers d’hiver, que César écrit la sienne de Bello Gallico. L’Imperator accorde également la clémence aux vaincus : il accorde aux Éduens le statut de civitas foederata (« ville fédérée »). La Séquanie fait partie des provinces de l’Empire romain jusqu’à sa conquête par les Bourguignons en 485[2], puis par les Francs en 534 après JC.
- [1] NISARD, M. (1865). Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus : Oeuvres complètes avec la traduction en français / publiées sous la direction de M. Nisard / saisi optiquement et revu par Jean Schumacher. (Paris).
- [2]PEYRE, M. J.-F.-A. (1855). Lois des Bourguignons, vulgairement nommée Loi Gombette / traduites pour la première fois par M. J.-F.-A. Peyré.
Le règne Mérovingien
Après la mort de Louis le Pieux en 840, ses descendants feront la guerre pour ce qui reste de l’Empire de Charlemagne. Lothaire est battu par ses frères Charles le Chauve et Louis II et contraint au traité de Verdun en 843, créant le territoire de la Bourgogne impériale et de la Bourgogne franche. Ces territoires se réuniront dans le Royaume des Deux Bourgogne vers 933. Ce royaume fut plus tard contrôlé par Otte-Guillaume de Bourgogne, qui parvint à obtenir une large indépendance du roi de Haute-Bourgogne et créa le comté de Bourgogne vers 982, avec son territoire correspondant approximativement à la région actuelle de la Franche-Comté pour les siècles à venir.