Ceux qui ont façonné la Franche-Comté

Saint Claude

Saint Claude, né à Salins (dans le Jura) vers 607 et mort en 699 au monastère de Condat (aujourd’hui abbaye Saint-Claude), est un évêque de Besançon et un saint du VIIe siècle, une figure religieuse très importante de la région. Il était le fils du gouverneur de la ville de Besançon. Vers l’âge de vingt ans, il quitte l’armée de terre pour rejoindre la sainte milice du Christ, et est reçu parmi les Clercs du chapitre de la cathédrale de Besançon, qui vivent, comme dans un monastère, en suivant la règle qui vient de écrit leur évêque, saint Donat. Par son zèle Saint Claude devint rapidement le modèle des autres clercs et fut chargé par l’évêque d’enseigner à l’école de la cathédrale. Après douze ans de vie ascétique au chapitre, il devient moine au Monastère de Condat, alors appelé Saint-Oyend, jadis fondé par Saint Romain qui était, avec Luxeuil, l’un des monastères les plus renommés de cette époque. Au XIIe siècle, son corps intact fut découvert et les miracles commencèrent à abonder avec ses reliques, qui pendant des siècles devinrent l’objet d’un pèlerinage très célèbre.

Rondelle représentant Saint Claude, XVIe siècle.

Saint Colomban

Saint Colomban, vitrail de la crypte de l’abbaye de Bobbio.

Colombanus (540 – 615) était un missionnaire irlandais connu pour avoir fondé un certain nombre de monastères après 590 dans les royaumes franc et lombard, notamment l’abbaye de Luxeuil dans la France actuelle et l’abbaye de Bobbio dans l’Italie actuelle. En 590, Colomban et ses compagnons furent accueillis par le roi Guntram de Bourgogne, qui leur accorda des terres à Anegray, où ils transformèrent une forteresse romaine en ruine en école. Malgré son éloignement dans les Vosges, l’école attire rapidement tant d’élèves qu’ils déménagent sur un nouveau site à Luxeuil puis créent une deuxième école à Fontaines. Ces écoles sont restées sous l’autorité de Colomban et leurs règles de vie reflétaient la tradition celtique dans laquelle il avait été éduqué. Des tensions ont surgi en 603 de notre ère lorsque saint Colomban et ses partisans se sont disputés avec les évêques francs au sujet de la date exacte de Pâques. Colomban en appela directement au pape Grégoire I[1]. Dans la troisième et unique lettre qui nous soit parvenue, il demande « au saint Pape, son Père » d’apporter « le ferme appui de son autorité » et de rendre « un verdict en sa faveur ». Aucune des lettres n’a reçu de réponse, probablement en raison de la mort du pape en 604. Il est ensuite parti pour l’Italie pour continuer à prêcher.


Othon IV de Bourgogne

Otto IV de Bourgogne ou Otto IV selon les sources (1240 – 1303), est comte palatin de Bourgogne et comte d’Artois par mariage avec la comtesse Mahaut d’Artois. Il fut le dernier comte de Bourgogne de la maison d’Ivrée avant que le comté ne soit rattaché par mariage et filiation de ses deux filles au royaume de France puis au duché de Bourgogne. Malgré l’étendue de ce territoire, ses possessions ne sont que l’épine dorsale d’un État et Otton était loin de dominer complètement le comté. Les véritables propriétaires des fiefs que constituaient la mairie et la vicomté de Besançon étaient les archevêques qui les tenaient directement de l’Empire. Rempli d’amertume et de ressentiment par une série d’échecs de plus en plus graves, accablé de dettes, il signe le traité de Vincennes et laisse à Philippe le Bel le soin de gouverner le comté de Bourgogne. Par cette alliance, Othon IV donne au royaume de France sa première prétention au contrôle du territoire de Franche-Comté.

  • [1]Edmonds, Columba. « St. Columbanus. » The Catholic Encyclopedia. Vol. 4. New York: Robert Appleton Company, 1908

Philippe III le Bon

Philippe III le Bon, par Rogier van der Weyden, vers 1450.

Philippe III (31 juillet 1396 – 15 juin 1467) fut duc de Bourgogne de 1419 jusqu’à sa mort. Il était membre d’une lignée cadette de la dynastie des Valois, à laquelle appartenaient tous les rois de France du XVe siècle. Par une politique fortement interventionniste, Philippe le Bon est le premier prince à unir politiquement la région des Pays-Bas historiques (les Dix-sept Provinces), comprenant notamment dans l’État bourguignon les provinces impériales de Namur, Hainaut, Hollande, Zélande, Brabant, Limbourg, Luxembourg et Anvers. Sous son règne, l’État bourguignon atteint l’apogée de sa prospérité et de son prestige et devient un haut lieu des arts. Ses acquisitions territoriales sont nombreuses, allant de la ville de Luxembourg au comté de Namur. Véritable fondateur du duché de Bourgogne, Philippe le Bon a laissé à sa mort un État puissant qui rivalisait avec le royaume de France au XVe siècle.